Jeudi 6 et vendredi 7
Nouvelle entrée au Canada, passage
frontière sans aucun contrôle, nous voilà autorisés à passer 6
mois dans ce pays. Nous avançons nos montres d’une heure réduisant
ainsi le décalage à 9 h avec la France.

Par la Top of The
World Highway nous arrivons donc dans la province du Yukon d’une
superficie de 483.450 Km2 pour 36.000 habitants, incroyable presque
aussi grand que la France avec la population d'Agen.
Sur plusieurs kilomètres, des caribous
nous souhaitent la bienvenue de chaque côté de la route, il y en a
même qui nous escortent.
Nous atteignons la ville de Dawson City
à l’aide d’un traversier puisqu’il n’y a pas de pont sur le
fleuve Yukon à cet endroit.
En août 1896, 3 Yukonnais découvrent
de l’or dans le Rabbit Creek, ruisseau connu maintenant sous le nom
de Bonanza Creek. La nouvelle se répand et fait rêver de fortune ou
d’aventure. Un an après, la ruée vers l’or prend des
proportions massives, vrais mineurs, comptables, agriculteurs,
entrepreneurs astucieux, gens de tous univers prennent d’assaut le
Klondike. Dawson city devient la plus grande ville canadienne de
l’ouest.
Les plus beaux immeubles sont des bars, salles de danse,
théâtres, hôtels, avec eau courante, chauffage et téléphone pour
les plus confortables.
La population atteint 40.000 habitants
lorsqu’un incendie détruit 117 batiments, reconstruits dès l’été,
mais l’or s’épuise, un nouveau gisement à Nome en Alaska vide
la ville. Pour beaucoup de prospecteurs le rêve, devenu cauchemar et
déception, s’arrête là.
Dawson a gardé un attrait
touristique avec la visite de lieux devenus historiques, ses jolies
façades, saloons, trottoirs en bois, etc.
Nous profitons d’un
beau soleil pour déjeuner au bord du fleuve.
Valentin, un jeune
français venu pour ses études au Québec, nous dit qu’il y a
encore de l’or. Il va prospecter et tenter d’autres activités
car il ne manque de projets.
Nous roulons en direction de Carmacks
puis prenons un petit chemin et passons la nuit au bord d’un
lac.
Samedi 8
Le thermomètre affiche 4° ce matin,
le soleil réchauffe rapidement notre intérieur.

Nous arrivons à
Whitehorse, capitale du Yukon, avec les ¾ de sa population, environ
27.000 h.
Une balade le long du fleuve pour nous aérer, un petit
tour dans le centre quasi désert, les magasins sont en train de
fermer. Plusieurs parkings étant interdits la nuit nous allons donc
sur celui de Walmart (encore) comme beaucoup de voyageurs.
Nous allumons notre téléphone mais
celui-ci ne capte plus de réseaux. Silence radio !
Dimanche 9
Canyon Miles, l’eau verte magnifique
se faufile au milieu de roches colorées, des deux côtés du pont un
sentier longe le fleuve en surplomb des falaises, petite marche
idéale pour se mettre en appétit.
Juste au dessus, un balcon en
bordure de route domine les gorges, cadre parfait pour un déjeuner
dominical.
Le ciel s’est voilé, nous
poursuivons toujours dans un paysage de lacs, de reliefs et de
rivières avec leurs ponts métalliques particuliers. A Teslin, nous nous installons près du
centre Tlingit Héritage au bord du lac, pour la nuit, en même temps
que la pluie.
Lundi 10 au mercredi 12
Toujours dans la grisaille, nous
roulons jusqu’à Rancheria Falls.
Un sentier puis une passerelle
mènent à deux petits rapides pas spectaculaires mais l’occasion
de marcher un peu et d’apercevoir un écureuil avec un champignon
dans le museau, trop mignon.
A Watson Lake, en 1942, C. Lindley, un
Illinois, fait partie des centaines de militaires américains qui
construisent la route. Pour apaiser un moment nostalgique il plante
un panneau indiquant la direction et la distance le séparant de sa demeure et de
sa femme. Imité par les gens de passage dans cette ville, le site
compte actuellement plus de 80.000 panneaux parmi lesquels nous avons
accroché notre modeste empreinte.
Entièrement fait main avec des matériaux de récup !
On aimerait s’accorder un peu de
répit mais les distances sont tellement longues que nous préférons avancer pour profiter des beaux jours.
Nous quittons le Yukon et
entrons en Colombie Britannique, en direction de Stewart puis
d’Hyder, petite enclave alaskaine.
Début du défilé des ours.
Bon courage !
Jeudi 13 et vendredi 14
Dès 6
heures nous prenons place sur la passerelle d’observation des ours
en train de pêcher les saumons qui remontent la rivière. Nous
faisons la connaissance de Roger et Anita, couple suisse voyageant à
bord d’un Duro vers l’Amérique du Sud, hier, ils ont eu la
chance de voir une maman et son petit. Nous restons là jusqu’à 9
h sans voir un seul ours malgré l’importante présence de saumons.
La journée s’annonce ensoleillée,
nous en profitons pour faire une excursion au Salmon Glacier.
La
route en lacets nous régale de points de vue et le panorama à
l’arrivée nous laisse admiratifs, nous déjeunons là.
En
fin d’après-midi nous reprenons notre poste d’observation et
enfin vers 8 h un grizzly se met à l’eau, il avance tout en
flairant les pauvres poissons qui paniquent et ne savent plus où donner de la nageoire.
Un coup de griffes et
hop, il se dirige vers le bord avec sa proie et la dévore avant de
longer la passerelle devant son public, petit pêcheur ou petit
appétit ? 
Le lendemain nous remettons çà, dans
la fraîcheur matinale, pour rien. Il nous faudra attendre la soirée
pour revoir apparemment le même grizzly. Plus affamé aujourd’hui,
le spectacle dure plus longtemps.
Si les oiseaux se cachent pour mourir, pas les saumons !
Samedi 15
Mais au fait, pourquoi les glaciers sont bleus ? La glace des glaciers subit d'énormes pressions depuis d'innombrables années. La compression élimine l'air et les surfaces réfléchissantes de la glace. Certains glaciers sont très anciens, d'autres sont très jeunes. Les plus anciens contiennent peu d'air et donc peu de surfaces réfléchissantes. Donc, lorsque la lumière touche le glacier, elle ne rebondit pas. Au lieu de cela, la lumière est absorbée. Comme dans l'eau, plus les longueurs d'onde de la lumière visible (rouge ou verte) sont absorbées, plus la lumière tirera vers le bleu.
Sous le soleil, nous quittons définitivement l’Alaska et ses magnifiques paysages.
Le réseau routier limité oblige
l’aller et retour par les mêmes axes avec des conditions souvent
différentes.
Notre périple nous aura conduit entre les points le plus Sud : Ushuaïa S 54°53' – W 67°20' et le plus Nord :
Fairbanks N 64°52' - W 147°53' à 318 km de distance du cercle
arctique... L'aventure continue !
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