Nous allons en
repérage jusqu’au port puis faisons quelques provisions, sans
produits frais, frontière oblige, et préparons nos sacs pour cette nouvelle
traversée.
Vendredi 26 juin
Nous entrons dans la zone portuaire à
15 heures. La longueur du véhicule est contrôlée et confirmée,
moins de 20 pieds, comme nous l’avons déclaré lors de la
réservation, pas d’armes ni de munitions, pas de bois etc…
Nous
laissons Gabi dans le garage niveau 1 et allons nous installer dans
notre petite mais confortable cabine équipée d’une douche et wc.
Elle nous a été attribuée récemment, nous étions sur liste
d’attente.
Le solarium dont une partie est
chauffée, les transats y sont pris d’assaut,
le pont du 6ème
niveau où l’on peut scotcher sa tente,
une salle de cinéma, un restaurant et une cafétéria, 2 salons panoramiques, une laverie, des douches et WC pour ceux qui n’ont pas de cabines, composent les parties accessibles par les passagers.
l’Inside Passage
Le Columbia largue les amarres, il fait
beau, les appareils photos crépitent, nous quittons Bellingham et
avançons nos montres d’une heure (décalage 10h avec la
France).
Un peu plus tard, nous apercevons Vancouver puisque nous
longeons la Colombie Britannique jusqu’au nord de Prince Ruppert.
L’Inside Passage serpente entre des
centaines d’îles, certaines habitées, on aperçoit des maisons disséminées dans les belles forêts , il faut vraiment
aimer l’isolement pour vivre là.
Les montagnes font aussi
partie du décor avec quelques cônes enneigés.
Le temps superbe nous permet de passer
des heures à admirer le défilé de cette belle nature.
Au milieu de toutes ces îles on a
l’impression de naviguer sur un lac, compte tenu de la taille du
bateau cela fait très bizarre.
Samedi en début d’après-midi,
l’équipage très sympa nous invite à les rejoindre dans le poste
de pilotage et donne toutes les explications souhaitées sur les
divers instruments.
Dimanche matin nous atteignons
l’Alaska, 49ème état américain, le moins peuplé, dont 40 % de la population vit à Anchorage, la principale ville.
Ketchikan, surnommée capitale mondiale
du saumon, est la première escale.
Quelques heures plus tard, arrêt à
Petersburg puis à Wrangell.
Nous apercevons une baleine dans
l’après-midi.
Nous poursuivons ce magnifique
itinéraire dans la brume et finissons par avoir une pluie fine
jusqu’à Juneau, capitale de l’état.
Lundi 29 juin
En début d’après-midi, nous
débarquons à Haines toujours dans la grisaille et l’humidité.
Nous faisons un tour puis décidons de rouler vers la frontière car
nous devons passer par le Canada. Le réseau routier alaskain, limité
dans cette zone nous y oblige, c’est aussi pour cela que nous voulions aller jusqu'à Whittier mais tous les bateaux étaient complets.
A l’écart de la route, nous trouvons
un bivouac près d’une rivière.
Mardi 30
Nous roulons jusqu’à Haines
Junction où nous achetons le minimum de produits frais avant le passage de la proche frontière puis faisons un tour au Visitor
Center.
Nous déjeunons au bord de l’immense lac Kluane, de toute
beauté.
Nous pénétrons à nouveau en Alaska à Beaver Creek.
La
douanière est adorable, parle couramment espagnol pour nous
faciliter la conversation, pas de contrôle.
Il pleut, nous nous arrêtons pour la
nuit sur une aire de repos tranquille, surplombant la route face à
un panorama qui sera pour nous : point de vue pour cause de nuages.
Mercredi 1er juillet
Encore sous la pluie, nous atteignons
Tok. Nous faisons le plein du frigo et le 1er de carburant
à 3,56 $ le gallon. Après une visite au centre d’informations où l’on
trouve une documentation complète et détaillée par zone, nous attendons que le temps s'améliore et nous
restons près de la bibliothèque avec une connexion wifi hyper lente mais
nous permettant tout de même de répondre à quelques mails.
L’horizon s’éclaircit, nous
repartons et retrouvons du soleil en direction de l’ouest.
Nous
faisons étape à Gakona, encore près d’une rivière. Louis fait
une photo à minuit, il fait encore clair.
Jeudi 2 juillet
Il fait beau, il faut en profiter car
ici cela peut très vite changer.
On ne se lasse pas des paysages
grandioses et en prenons plein les mirettes. A Glennalen, nous nous
arrêtons au Visitor Center, c’est un réel plaisir d’être si
bien accueillis et informés.
Cabane servant à préserver les provisions de nourriture de la gourmandise des ours
Nous empruntons ensuite la Richarson Hwy en direction de Valdez.
On ne peut plus s’en passer, nouvel
arrêt au Visitor Center du Wrangell National Park, expos photos,
vidéos, etc, tout nous fascine.
Le soleil nous abandonne au moment où
nous abordons la zone la plus belle de ce secteur, glaciers, lacs…
Après le Thompson Pass, un col à 820 m, nous découvrons le Glacier Worthington à quelques enjambées
du parking.
Nous atteignons ensuite un superbe espace au
dessus du Blueberry Lake et y passons la nuit.
Vendredi 3
Le temps agréable nous donne envie de
faire une petite balade pour profiter de la vue sur les glaciers et
les méandres de Lowe River.
La route passe tout près du Blueberry
Lake aux eaux cristallines,
puis côtoie deux cascades en arrivant dans
le Canyon Keystone, joli défilé de parois rocheuses sans beaucoup
d’espace libre pour s’arrêter.
Nous atteignons Valdez, 4.500
habitants, ville détruite par un tremblement de terre (magnitude
9.2) en 1964, elle fut reconstruite 7 kilomètres plus loin. Sa
population a doublé pendant la construction du pipeline
Trans-Alaska-oil qui traverse l'état du Nord au Sud.
En 1989, la plus grosse catastrophe
écologique, le naufrage du pétrolier Exxon Valdez, pollue les baies et détruit la
faune.
La configuration de la ville est assez
bizarre, les maisons sont très espacées, il n’y a pas de centre à
proprement parler, quelques restaurants bordent le port.
Nous
choisissons une place sur le quai pour la nuit et assistons au retour
des pêcheurs.
Des saumons, des flétans énormes à peine débarqués,
aussitôt vidés, les filets sont levés et lavés dans des installations
irréprochables. Tous les déchets sont collectés dans des casiers
immergés, que deviennent-ils ?
Samedi 4
C’est férié, Fête Nationale !
Donc on ne fait rien. Le temps est maussade, nous faisons quelques
courses puis nous renseignons pour une excursion, la réservons pour
dimanche puisque la météo paraît prometteuse.
Nous avançons le récit, nos fidèles
lecteurs écrivent pour savoir si tout va bien, sans nouvelles depuis
trop longtemps.
Nous assistons ensuite à la parade
(mini) qui sera suivie d’animations.
Un feu d’artifice est tiré vers 22 h, comme il fait encore jour le résultat reste fade.
Dimanche 5
Il fait très beau, nous embarquons à
bord du Valdez Spirit pour une journée de navigation dans la Baie Prince
William Sound. Dès la sortie du port, les Chugach
Mountains, les forêts, les différentes couleurs de l’eau selon la
proximité de glaciers, l’ambiance à bord, tous les ingrédients
pour bien démarrer cette journée.
Le glacier Columbia n’est pas dans le programme mais le bateau ralentit et nous permet de le voir au fond de son fjord. Le lunch est servi puis c’est l’arrivée devant le Meares Glacier (glacier de marée).
Glacier Meares
Tout le monde sur le pont, admiratif, on entend les craquements et le bruit de tonnerre lorsqu’un morceau se détache.
Pour le plus grand plaisir des
passagers, les mammifères marins sont au rendez-vous pendant ce
parcours, loutres, lions de mer, marsouins, phoques, baleines et
aussi des oiseaux dont l’aigle à tête blanche.
Prince William Sound
Nous rentrons ravis de cette excursion
et recommandons aux voyageurs qui suivent, le prestataire Stan
Stephens, une équipe très professionnelle.
Après cette belle journée sur l’eau, nous nous posons près du Robe Lake où un agréable bivouac nous a été indiqué.
Nous commentons notre excursion en triant les photos lorsqu’on frappe à la porte.
Une sympathique visite de Daniel et son fils, originaires de Bretagne, ils sont là pour leur travail et n’ont pas résisté à l’envie de nous saluer si loin de nos bases.
Daniel Prima équipe plusieurs conserveries de poissons en Alaska mais aussi en Amérique du Sud, en machines mettant en boîte, ici le saumon, sans peau et sans arêtes. Quelques usines utilisent encore des machines datant de 1940.
Cela fait plaisir d’apprendre que grâce à son talent et à son dynamisme ce compatriote a su conquérir le marché outre-Atlantique.