Du vendredi 27 juin au mercredi 2 juillet 2014
A 14 h, nous avons rendez-vous aux
bureaux d’immigration pour la sortie du territoire. Nous y passons
plus de deux heures …
Nous nous rendons au port pour déposer
nos bagages et apprenons que le départ est décalé à 20 h. ce qui
nous laisse le temps d’aller écouler nos derniers pesos
colombiens.
Finalement à 23 h nous larguons les
amarres et prenons la mer, en compagnie de jeunes anglais, un danois
et une autrichienne.

Dès que nous quittons le chenal l’absence de vent et une houle latérale d’1,50 m à 2 mètres met K.O. Edgard, le marin de Corto II.
Nous naviguons au moteur toute la nuit, puis la
journée et le début de la nuit suivante bien secoués dans ce
shaker de 43 pieds. Nous savions que ce secteur n’est pratiquement
jamais confortable et pire la plupart du temps. Le vent forcit et va
permettre à Sebastian, propriétaire skipper, de hisser les voiles
et de progresser à un peu plus de 6 nœuds. A 3 h du matin, Louis se
lève et trouve notre barreur épuisé, pilote automatique en panne.
Le malheur de l’un fait le bonheur de l’autre, tout de suite
volontaire pour prendre la relève notre marin retraité assure
jusqu’à l’heure du petit déjeuner et en reprend encore.
Quelques dauphins, une baleine et une
tortue croisent notre embarcation. Une belle daurade coryphène
s’agite au bout de la ligne de traîne et se détache au moment où
nous la hissons à bord, alors qu’à l’horizon les premiers îlets
apparaissent.
Nous atteignons los Cayos Hollandeses,
premier mouillage dans l’archipel des San Blas, aussitôt nous ne
pouvons résister à un plouf dans cette eau turquoise.
Une photo qui réveillera quelques souvenirs à ceux qui ont connu Octobre
L’archipel compte plus de 300 îles
coralliennes dont seules 60 sont habitées. Province panaméenne, la
Comarca (territoire) San Blas appelée aujourd’hui Kuna Yala, terre
des Kunas, est la seule à être exclusivement administrée par sa
population autochtone.
La communauté Kuna a su préserver une
culture unique et leurs traditions dont ils sont très fiers. La plupart des familles vivent dans des
huttes comme autrefois où les hamacs sont objets sacrés, la pêche,
la cueillette de noix de cocos et la confection de molas sont leurs
principales activités, les hommes vont également cultiver des
petites parcelles sur le continent tout proche pour les besoins
alimentaires.
Certaines îles ne sont accessibles qu’avec
l’autorisation du chef moyennant une petite contribution. Tous les
chefs s’opposent à l’installation de grandes chaînes d’hôtels.
Quelques hébergements rustiques et basiques accueillent tout de même
les touristes mais on est loin des resorts « all inclusive ».

La femme Kuna habillée d’une jupe,
étoffe roulée sur les hanches, une blouse à manches bouffantes
agrémentée de mola porte un anneau d’or dans le nez et de
nombreux colliers « canilleras » ou wini formés de
petites perles colorées recouvrent leurs avant-bras et leurs
mollets. La femme mariée doit obligatoirement avoir les cheveux
courts couverts d’un foulard rouge à motifs jaunes. Elle possède
un grand pouvoir au sein de leur société, elle choisit son futur
mari qui vient vivre dans sa famille et a la charge de la gestion des
dépenses. La séparation est admise, l’épouse met les effets
personnels de son époux devant la porte pour lui signifier son
départ. Il ne pourra se remarier sans l’accord de son ex-femme ou
après son remariage.
Pendant que les hommes se consacrent à
la pêche et à l’agriculture, les femmes Kunas cousent tous les
jours durant des heures les superbes molas à l’entrée de leur
habitat.
La mola constituée de plusieurs
étoffes de couleurs différentes superposées, découpées et
cousues afin de former des motifs géométriques, des personnages ou
des animaux, peut prendre plusieurs semaines. A bord de pirogues les
femmes proposent leurs confections aux visiteurs où les déposent
chez des revendeurs sur le continent.

Les familles passent quelques mois puis
changent d’îles pour entretenir les cocoteraies et récolter les
noix qui étaient leur monnaie il y a quelques années. La pulpe peut
être consommée râpée dans des soupes ou du riz, également
utilisée à la fabrication d’huile. La coque devient un récipient
ou un objet artisanal, la bourre un tapis, un paillasson ou une
brosse, le tronc sert de pilier et les palmes tressées font la
toiture du logis. Tout le reste est brûlé pour la propreté et
l’enrichissement du sol.
Durant ces 3 jours, nous nous
prélassons sur ces plages de sable fin, explorons les coraux et
fonds marins avec masques et tubas dans une eau cristalline aux
couleurs de carte postale ou nous baladons sous les cocotiers.
Nous
profitons d’une petite brise sur une mer d’huile pour nous
déplacer à la voile entre les îles.
Mardi soir, nous allons jusqu’à
l’îlet El Porvenir faire les formalités d’entrée au Panama et
passons la dernière nuit à bord de Corto II après un délicieux
dîner de langoustes.
Mercredi, une lancha nous dépose à terre où une jeep nous attend pour nous conduire, tassés comme des sardines, dans nos hôtels respectifs à Panama City.
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