Environ 60.000 Raramuris « les
pieds qui volent » dans leur langage, rebaptisés Tarahumaras
par les Espagnols, vivent dans l’isolement, se nourrissant
essentiellement de tortillas de maïs, de pommes de terre et de
haricots. Le 1er dimanche de mars le Copper Canyon
Ultramarathon, plus de 70 km, rassemble les coureurs raramuris en
sandales, jupes longues pour les femmes et jupettes pour les hommes.
Ce parcours émaillé de quelques gares, permet aux femmes vêtues de jupes et de corsages colorés, chaussées
de sandales fabriquées avec des pneus et des lanières de cuir, portant souvent un bébé sur le dos, de proposer des superbes
paniers.
Nous arrivons à Creel en milieu
d’après-midi à 2330 m d'altitude, porte d’entrée du canyon, aux allures de
village alpin avec ses constructions en rondins, nous logeons à
l’hôtel Los Pinos.
Dimanche, la surprise est de
taille, nous nous réveillons sous la neige. Une chute abondante qui
cessera vers 17 h incroyable à cette date d’après les locaux,
nous reportons notre excursion au lendemain.
Lundi 13
Samuel notre chauffeur-guide nous
conduira vers les villages et les divers sites, sous un ciel
magnifique dans un décor rendu invraisemblable par la neige.
Les
Tarahumaras habitent le canyon, certains vivent dans des grottes de
façon ancestrale et se déplacent en fonction des saisons. Comme
beaucoup d’autres groupes indigènes du pays, ils vivent de
quelques cultures et de l’artisanat créé à partir de l’argile,
le bois, les textiles.
Nous traversons el Valle de los Hongos,
el valle de las Ranas où l’érosion a donné des formes de
champignons et de grenouilles aux formations rocheuses puis arrivons
à la Mission de San Ignacio construite au 17ème siècle.
C’est maintenant l’église des Tarahumaras qui assistent à
l’office assis par terre.
Nous atteignons ensuite un autre site
naturel, El Valle de los Monjes où les rochers évoquent des
silhouettes de moines.
Quelques kilomètres plus loin, nous
découvrons, accompagnés d’un jeune guide sourd-muet, la Cascade de
Cusarare, haute de 40 m, la chute est surtout spectaculaire pendant
la saison des pluies.
Une roche en forme d’éléphant
indique la proximité du lago de Arareko en forme de fer à cheval où
les canards américains hibernent.
Nous pique-niquons dans ce cadre
paisible aux bords des eaux tranquilles.
Mardi 14
Samuel, chauffeur-guide nous amène à
Batopilas.
Une route goudronnée depuis 2 ans mais déjà endommagée
par endroits par les chutes de pierres, s’accroche au flanc de la montagne laissant découvrir
un splendide parcours de ravins et canyons, de paysages
semi-désertiques et d’immenses forêts.
Une impressionnante
descente d’un climat montagnard à un climat tropical, nous mène
dans cette bourgade (440m) de terre rouge où la végétation se
résume à quelques palmiers, bananiers et cactus candélabres.
Enclavé dans la sierra, son centre
colonial lui a valu l’appellation Pueblo Magico et son petit musée
« Entraña de Plata » entraille d’argent, relate en
photos réalisées par Mussy, un photographe français, la belle époque
de l’exploitation de mines.
A 8 kilomètres de là, on découvre la
cathédrale perdue, Mision de Satevo, ancienne église jésuite du
17è, dont l’intérieur est très sobre.
Nous logeons à l’hôtel Casa Real de
Minas, une ancienne maison coloniale pleine de charme, les chambres
entourent un patio et 2 salons décorés d’antiquités et de photos
anciennes racontent l’histoire de Batopilas.