Samedi 26 juillet 2014
Nous obtenons le visa d’entrée et
l’autorisation de circuler pendant 3 mois dans le pays après deux
passages à la douane avec photocopies de la carte grise et des
passeports tamponnés plus un contrat d’assurance (37$) pris dans
un commerce voisin (papeterie, bazar avec une enseigne pharmacie).
Avant de franchir le pont qui enjambe
le rio Sixaola, nous passons un portique pour fumigation.
Nous nous mettons à l’heure
costaricaine et avons maintenant 8 heures de décalage avec la
France.
Nous prenons la direction de la côte
toujours au milieu des bananeraies,
traversons Bribri petit village
agricole et faisons étape à Cahuita. Cette petite station balnéaire
colorée en front de mer sans plage connaît une activité
touristique importante avec ses rues sans revêtement, ses maisons
sur pilotis et ses nombreux hébergements, bars, restos.
Nous cherchons un bivouac plus au nord,
à Playa Negra mais les accès sont inondés. Nous trouvons un
emplacement face au stade, au bord de la plage.
Dimanche 27
Puerto Viejo de Talamanca connaît un
développement touristique important. Dans la rue principale, des
restaurants et bars branchés, des marchands de tee-shirts Bob Marley
et autres objets rastas,
les visiteurs se promènent au milieu des
surfeurs, planches sous le bras, dont certains vont affronter la spectaculaire Salsa Brava, une des plus belles vagues du Costa Rica,. Les nuits festives ambiance afro-caribéenne attirent aussi
les amateurs de reggae et marijuana.
Plus loin, nous nous installons les
pneus dans l’eau, sur la plage de Punta Uva, une belle étendue de
sable blond, cocotiers, très fréquentée par les familles en fin de
semaine, qui invite à la balade.
Lundi 28
Nous longeons la côte jusqu’à
Puerto Limon.
Le paysage ne varie pas, toujours des bananeraies, des
camions qui transportent les récoltes et des conteneurs en attente
de chargement sur les cargos pour l’Amérique du Nord ou l’Europe.
Nous bifurquons vers l’ouest et
traversons Siquirres, petite ville qui se trouvait sur la ligne de
ségrégation jusqu’au XXè siècle, la Constitution interdit la
discrimination depuis 1949. A l’époque, les noirs n’avaient pas
le droit de franchir cette frontière, les trains entre P. Limon et
San José la capitale devaient marquer un arrêt et conducteurs ou
ingénieurs ferroviaires noirs cédaient leur place à leurs
homologues espagnols.
Les changements se reflètent dans la
culture et la population qui devient plus métissée, au-delà de
cette limite.
Nous arrivons à Guapiles, dans les
collines au pied de la Cordillera Central, ville très agricole aux
rues animées par les marchands et son marché du samedi. Nous
effectuons notre premier retrait en monnaie locale, 715 colones pour
1€, leurs billets sont superbes.
Après quelques achats de beaux fruits
et légumes, nous déjeunons sur le parking d’un grand magasin et
profitons de la connexion Wifi réservée à leur clientèle.
Nous sommes impressionnés par le
nombre de rivières que nous enjambons ainsi que la quantité
d’hébergements qui les bordent, la plupart des écolodges haut de
gamme proposant le rafting et des randonnées dans la jungle.
Nous abordons les hauts plateaux puis
les collines recouvertes de caféiers. La route serpente ensuite dans
la montagne et le brouillard fait son apparition. Nous atteignons
l’entrée du Parque Nacional Volcan Poas, fermé à cette heure,
comme il n’y a pas de parking nous bivouaquons sur la route à
environ 2400m.
Mardi 29
A cette altitude, nous enregistrons 11°
durant cette nuit au calme. Il pleut et les cimes sont noyées dans
une ouate épaisse. Dès l’ouverture du parc, nous nous présentons
au guichet mais le guardaparque nous prévient que la visibilité ne
permet pas de voir les cratères.
Une dépression en provenance des
Caraïbes génère un front froid sans amélioration prévue à court
terme. Le volcan Poas (2704m) compte deux cratères, un chaudron qui
crache des vapeurs sulfureuses et un autre qui contient un lac bleu
saphir.
Changement de programme, nous
descendons vers San José, capitale de 360.000h (1,5 millions avec
l’agglomération) que nous n’avons pas envie de visiter
aujourd’hui.
Les taxis ont changé de couleur.
Les paysages sont magnifiques et les
plantations de café occupent tous les versants.
Nous allons jusqu’à Cartago, fondée
en 1563 et première capitale du pays jusqu’en 1823 lors du
transfert du siège du gouvernement à S. José. Cette ville détruite
en 1723 par l’éruption du volcan Irazu, puis en 1841 et 1910 par
des tremblements de terre n’a plus son caractère colonial, excepté
la Basilica Nuestra Señora de los Angeles. Reconstruite après
chaque catastrophe, elle reçoit des milliers de pélerins , cette
année du 25 juillet au 02 août, venus prier de tout le pays,
certains à pied et finissant les dernières centaines de mètres à
genoux
Sur la même avenue, las Ruinas de la
Parroquia, sont les restes de l’Iglesia del Convento dédiée à
Santiago (saint Jacques). L’édifice ne fut pas reconstruit après
la dernière catastrophe.
Nous débutons ensuite un circuit dans
la région d’Orosi qui commence à Paraiso. A quelques kilomètres,
un mirador bien aménagé pour le pique-nique (tables, bancs,
barbecues, sanitaires) offre une vue sur les montagnes et les volcans
de Turrialba et Irazu ainsi que la vallée et le fleuve Orosi. Un
guardaparque nous accompagne gentiment pour nous faire admirer toutes
ces beautés naturelles mais les nuages laissent à peine entrevoir
quelques cimes.
Mercredi 30
Nous découvrons le plaisant bourg
d’Orosi, près de 4000 h, son église, une des plus anciennes du
pays encore en activité, Iglesia San José, avec juste à côté un
petit musée.
La ville possède également des
sources thermales qui alimentent quelques bassins en eau chaude
d’origine volcanique.
A 1038m, la température est agréable,
j’en profite pour faire de la confiture de mangues pendant que
Louis bricole et installe une serrure supplémentaire dans la soute.
Nous passons une 2ème nuit
sur le parking du stade.
Jeudi 31
Le reste de notre parcours, en
direction du barrage et du lac de Cachi, démarre par une jolie route
bordée de palmiers qui longe le fleuve puis le traverse.
Nous
abordons le pont mais Gabi n’a pas vu les supports obliques sur les
côtés, il oublie de baisser la tête et se cogne un peu fort. En cas de
pluie un pansement provisoire couvre sa vilaine blessure. Nous
repartons vers Cartago où nous trouvons rapidement un atelier
spécialisé en travaux de fibres de verre. Pris en charge dès notre
arrivée, sa remise en état est rapide mais pas fignolée à notre
goût, on verra plus tard.
Après ces émotions, un petit tour en
montagne sera bienvenu pour nous apporter un peu de fraîcheur. En
direction du Parque de los Quetzales, nous croisons plusieurs groupes
de pélerins et un service d’assistance qui les accompagne vers la
basilique de Cartago.
Nous arrivons au parc vers 15 h. Nous
pouvons y passer la nuit et faire la visite demain, les oiseaux sont
plus visibles le matin très tôt, alors que quelques mammifères
sortent uniquement la nuit, mais pas nous. Le gardien nous indique un
autre endroit où l’on peut apercevoir le bel oiseau du paradis
maya, précisant que des bus de touristes sont présents, on ne peut
pas les louper.
Nous quittons l’Interaméricana pour prendre une
piste très pentue avec des virages en épingle qui s’enfonce dans
la savane.
Sur place, rien ni personne ! Nous sommes à moins
de 4km de San Gerardo de Dota, donc nous y allons, lieu très
fréquenté par les ornithologues du monde entier hébergés dans des
superbes lodges idéalement situés près de la rivière et des sites
d’observation. Les emplacements plats sont inexistants et seul un
hôtel accueille les camping-cars à 10$ par personne et par nuit.
Nous préférons dîner au restaurant
Los Lagos Lodge pour moins cher et profiter du sympathique accueil
de la propriétaire et du parking pour le bivouac.
Vendredi 1er août
A
5h30, en remontant la piste nous trouvons un véhicule arrêté. Ses
passagers accompagnés d’un guide observent un quetzal au téléscope.
Nous nous joignons à eux, profitons des explications et de la
lorgnette. L’oiseau change de place, on aperçoit son poitrail
rouge malgré le manque de lumière. Une femelle vient également se
poser quelques instants après.

Une déferlante de touristes nord
américains débarque de mini-bus avec guides, télescopes et
appareils photos, jumelles et envahit la piste. La pluie fait aussi
son apparition, nous réintégrons notre logis pour y apprécier notre petit
déjeuner.
Nous retrouvons la belle route et
franchissons le col à 3260m du Cerro de la Muerte qui lui culmine à
3491m dans le brouillard, nous apercevons de temps en temps le
panorama et la Cordillera de Talamanca.
Nous descendons vers San
Isidro de el General à travers des collines de plantations de café,
puis des hectares de cultures d’ananas qui aboutissent à l’énorme
conserverie Delmonte implantée dans la petite ville de Buenos Aires.
Dans les environs plusieurs localités
abritent des communautés indigènes, les Ujarras, les Salitre, les
Cabagra et les Boruca la plupart vivant à l’écart des zones
touristiques pour préserver leurs traditions.
Un arrêt à Palmar, porte de la
péninsule de Osa, pour un coup d’œil à sa petite église et aux
sphères de granit que l’on trouve en ville et près de l’aéroport.
Héritées de l’époque précolombienne, certaines mesurent plus
de 2m de diamètre, leur utilité reste inconnue, plusieurs théories : un ancien calendrier, un curieux jeu de quilles, héritage d'extraterrestres...
Nous allons jusqu’à la côte, playa
Piñuela à l’entrée du Parque de Ballena. Un singe hurleur nous
fait coucou et une otarie apparaît furtivement près de la plage.